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RU 05+06/2013 - LE PAPE NOUS QUITTE !


LE PAPE NOUS QUITTE ! (ru, 16 février 2013) – Disons le tout de suite : nous sommes sous le choc. Il faut bien s’avouer que l’Eglise revient aux désordres du Moyen Age, aux temps de Sainte Catherine de Sienne où il y avait trois papes en même temps. Essayons d’y réfléchir, ou mieux d’exprimer quelques questions que nous autres simples fidèles nous posons.

Tout d’abord au sujet des dates. Le pape a fait connaître sa décision de partir (où ?) dans la matinée du lundi 11 février à 11 heures, le lundi de carnaval, jour des fous, heure des fous. En Allemagne les fidèles en Rhénanie, par exemple, l’ont su déguisés, lors de ce Rosenmontag (lundi des roses), ajoutant à l’hilarité générale : « Vous savez la meilleure ? Le pape a claqué la porte du Vatican ! » Si on leur avait lancé « Les Russes arrivent », ils auraient ri pareillement. Sur le coup personne n’y croyait. Que la question soit posée : pourquoi une telle date pour une annonce ecclésiale capitale, inédite depuis six siècles? De même pour la date annoncée pour le départ de Benoît XVI du Vatican : le 28 février, un simple jeudi, fête de St Romain. On dirait que ces dates ont été imposées au pape par des forces obscures non-chrétiennes, franc-maçonnes pour ne pas le dire. Mais pourquoi a-t-il accepté cela ? A-t-il à supporter des pressions extérieures ? N’est-il pas le représentant du Christ-Sauveur sur terre, maître de toutes choses ? Que des questions !...

Ensuite concernant l’annonce elle-même. Comme l’a utilement rappelé l’abbé de Tanoüarn, le cardinal Ratzinger avait écrit, dans les années où l’on discutait d’un éventuel retrait du pape Jean-Paul II pour maladie et déficience, que rien ne s’opposait dans le droit canon à un tel retrait tout à fait « licite ». La déclaration d’abdication de Benoît XVI, à 86 ans et après 8 ans de pontificat, a eu l’effet d’une bombe, paraissant en contradiction avec la longue vie de l’Eglise, même si au Moyen Age en 1294 le pape Célestin V ait abdiqué à 85 ans et après 5 mois de pontificat, 5 mois avant sa mort, pour raison d’incapacité de résoudre les problèmes de l’Eglise, et le pape Grégoire XII avait abdiqué en 1415, à 90 ans et après 9 ans de pontificat, 2 ans avant sa mort, pour terminer le grand schisme de l’Occident. Depuis cette date, 60 papes ont assuré leur tâche suprême jusqu’à leur mort… sauf Benoît XVI. Une catastrophe ! Bien sûr, la papauté n’est pas un sacrement. Sacrement est seulement, dans ce domaine, l’ordination d’un évêque à laquelle chaque prêtre participe de façon subordonnée. Mais de là faire de la papauté un « job » abandonnable, quasiment un CDL, c’est strictement choquant. Benoît XVI redeviendra ainsi le cardinal Ratzinger d’avant? Y aura-t-il peut-être une « passation du pouvoir » comme entre les présidents aux Etats Unis lors du changement présidentiel? Pour le monde chrétien, le pape est un pôle fixe, une référence ferme, puisqu’il est censé d’exercer ses fonctions jusqu’à la mort, symbolisant en quelque sorte le « Stat crux dum volvitur mundus » des Chartreux (La croix est fixe pendant que le monde tourne). Cette belle conviction chrétienne ne doit pas partir en fumée.

Radio Vatican rapporte de l’audience du Saint Père du 14 février, où il voulait justifier son départ, entre autre ceci (traduction de l’allemand par Unec) : « Au Concile Vatican II le débat sur la réforme de la liturgie serait issu, selon Benoît XVI,  du mouvement liturgique en Europe de l’ouest après la première guerre mondiale. ‘C’était une redécouverte, dit Benoît XVI, de la richesse et de la profondeur de la liturgie qui était jusque là quasiment enfermée dans le missel romain du prêtre, pendant que les gens priaient à l’aide de leurs propres livres de messe. On avait ainsi essayé de traduire les hautes paroles de la liturgie classique dans les mots émotionnels des hommes, plus près du cœur du peuple. Mais c’étaient presque deux liturgies parallèles ! Le prêtre avec les serveurs de messe qui célébrait suivant le missel, et les laïcs qui priaient simultanément à l’aide de leurs livres de prière.’ Le mouvement liturgique aurait enfin fait ’qu’il existe un véritable dialogue entre le prêtre et le peuple, que la liturgie devienne vraiment une seule – une participation active, afin que les richesses parviennent au peuple et qu’ainsi la liturgie soit redécouverte et renouvelée’. » En fait, pour remédier à cette double liturgie, il aurait fallu non pas renforcer celle du peuple, mais celle du prêtre, nouveau Christ célébrant le Sacrifice Eternel du Fils au Père. Mais on a voulu mettre la charrue avant les bœufs, le peuple avant le prêtre, ce qui, pour nous autres Français, a des relents révolutionnaires déjà observés avec horreur aux Tuileries et à Versailles il y a deux siècles. Bref, Benoît XVI ne croit pas seulement au Concile Vatican II, il est et représente ce Concile, étant peut-être le dernier défenseur vivant qui a activement participé à ses travaux. Avec l’abandon de Benoît XVI, les décrets du Concile lui-même tombent aussi, devenant ce qu’il était réellement: une collection d’homélies déjà dépassées du dernier siècle, guère plus.

En 1987 une délégation du Comité Sainte Geneviève (prédécesseur de l’UNEC) fut reçue, pendant 45 minutes, par le cardinal Ratzinger à Rome, président de la Congrégation de la Foi, pour parler des abus épiscopaux en France. A la fin de l’exposition des faits graves par la délégation, le cardinal, impressionné, demanda en français : « Et qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » Une Française de la délégation répondit spontanément : « Les envoyer au monastère pour prier ! » Le cardinal, surpris par cette réponse pertinente d’une fidèle française, ajouta avec un sourire: « Et pourtant, c’est ce qu’il faudrait faire… ». Aujourd’hui, puisqu’il n’a jamais osé envoyer les mauvais évêques au monastère pour prier, il s’y envoie lui-même. Triste retournement de situation, fatal retour du bâton en récompense de huit ans de tergiversations sophistiquées, dialogues inutiles, pusillanimités et compromis.

Du côté de la Fraternité St Pie X on semble s’attendre à un dernier geste du pape avant qu’il parte. Lequel ? Une lettre dans ce sens fut adressée par Mgr Fellay directement au Saint Père. - Et si le Saint Père célébrait, pour la première fois, sa grande messe de départ suivant le rite Saint Pie V qu’il a lui-même mis en exergue ? Ce serait un signe clair au monde entier, un menetekel, un conseil fort à l’Eglise entière, y compris les cardinaux électeurs. L’osera-t-il enfin ?

Terminons avec ce mot de Mgr Lefèbvre : « On ne quitte pas le bateau en pleine bataille ! » Prions pour notre pape Benoît XVI.

Benedictus exit, stat Crux.

-          O.A.M.D.G.  -



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